Les chercheuses et chercheurs de l'EPFL dressent un portrait des pratiques de mobilité des habitant-e-s du Grand Genève.
Communiqué de presse du Département présidentiel et du Département des infrastructures
9 Octobre 2019
Pourquoi choisir le vélo plutôt que le bus? La voiture plutôt que le train? Le prix et le temps de déplacement ont longtemps constitué des critères déterminants dans les logiques de choix du mode de transport. Mais en vingt-cinq ans, les mœurs ont changé. C’est la qualité du temps de déplacement qui compte désormais pour déterminer quel transport choisir, relève une enquête de l’EPFL menée dans le canton de Genève et les secteurs français et vaudois de l’agglomération transfrontalière. Ce travail offre un découpage très fin des pratiques de mobilité de la population active en fonction des zones de résidence, de l’âge et du niveau de formation, entre autres.
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Erosion progressive de l'image de la voiture
L’enquête a porté sur près de 2100 personnes, avec pour critère de participation d’habiter à moins de 500 mètres d’un arrêt de transport public ou 800 mètres d’une gare. Des enquêtes similaires avaient été menées en 1994 et 2011. Le premier élément qui ressort de l'étude est que l’image de la voiture continue de se dégrader. En 2018, 33% des sondé-e-s lui attribuent des adjectifs négatifs (polluante, chère…) alors qu’ils n’étaient que 12% en 1994. L’image des transports publics s’améliore, mais elle reste assez mitigée: en 2018, 50% des sondé-e-s citent des adjectifs positifs (39% en 1994) et 38% des qualificatifs négatifs (46% en 1994). La relative lenteur des transports publics en général semble être l'élément le plus dissuasif. L'arrivée du Léman Express devrait permettre de considérablement améliorer cette image. En effet, la vitesse commerciale du Léman Express sera d'environ 50 km/h. Le vélo et la marche reçoivent surtout des éloges, bien que le premier reste qualifié de dangereux, surtout par les citadin-e-s.
Fort potentiel pour le vélo
Des résultats 2018, les chercheuses et chercheurs tirent plusieurs enseignements. Le premier est que le temps où l’automobiliste empruntait exclusivement ce moyen de transport est révolu. Toute la population active est devenue multimodale. Une majorité des sondé-e-s du Grand Genève présente aujourd’hui des dispositions favorables à l’utilisation d’autres moyens de transport que la voiture ou les deux-roues motorisés. Il en ressort que la majorité des habitant-e-s de la couronne française du Grand Genève serait prête à utiliser d'autres modes que la voiture individuelle si une offre alternative concurrentielle était mise en place ou connue. Ce constat est de bon augure pour la mise en service intégrale du Léman Express le 15 décembre prochain, accompagnée par une réorganisation des lignes de transports collectifs, qui rabattront les voyageurs vers les gares du réseau ferroviaire.
Cet état se confirme dans une baisse de l’utilisation de la voiture au profit des transports publics et de la marche. L'utilisation du vélo, quant à elle, reste stable sur les cinq dernières années. Il existe donc un potentiel certain de report modal de l’automobile vers le vélo et le vélo électrique, estiment les chercheuses et chercheurs de l'EPFL. Ils préconisent par exemple des itinéraires de vélo continus et sécurisés en ville. L'enquête a en effet identifié un groupe de population (16% de l'échantillon) qui, pour des raisons de liberté dans la gestion de l'agenda individuel, basculerait plus facilement sur les vélos et vélos électriques que sur les transports collectifs.