44 ans d'évolution du réseau cyclable en cartes

PRO VELO Genève a 44 ans.

L’association cycliste est née en 1980, sous le nom de ASPIC. Une époque très automobile où personne (ou presque personne) ne croyait à l’avenir de la bicyclette. Et preuve en est, à ce moment, l’absence de tout aménagement cyclable en ville de Genève.

Dix cartes évolutives 1980-2024 permettent d’illustrer l’heureux développement des aménagements cyclables, entamé dès le début des années 80. Mais qu’entend-on par aménagements cyclables ? Il peut ainsi s’agir soit de pistes cyclables en site propre, soit de bandes cyclables sur chaussée, ou encore de contresens cyclables, de vois bus partagées ou de divers types de dérogations à des interdictions de circuler. Toutes choses qui peuvent aujourd’hui paraître banales mais qui ont, au début, pu interpeller la population. On se souvient ainsi du premier contresens cyclable de Genève et des réactions de la presse populiste, qui s’insurge contre ce « contresens à rebrousse-poil du bon sens ». Et aussi des commerçants du centre-ville furieux que le pont des Bergues se ferme à leurs clients motorisés.

 

Le réseau cyclable en 2021

Le réseau cyclable en 2021. Carte: Giuliano Broggini.

 

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Grâce à l’acceptation populaire de l’initiative pour les pistes cyclables, au travail des administrations municipales et cantonales, à la pression exercée par PRO VELO Genève, le réseau cyclable s’est ainsi considérablement étoffé à Genève durant ces 40 ans, et ce certainement plus que dans n’importe quelle autre ville suisse. Genève, anciennement dite capitale de l’automobile, a bien changé. Et les cartes de 1980 à 2024 en sont la preuve réjouissante.

Les cartes présentent toutefois des ruptures d’aménagements, parfois dangereuses (notamment des  points noirs non sécurisés), parfois anodines (par exemple de petites rues modérées de quartier sans aménagement spécifique, mais sans dangerosité).

La dernière carte « 2024 » est une forme de bilan, mi-réjoui, mi-critique.  On y distingue trois types d’aménagements cyclables :

  • En vert : en gros satisfaisants. En sachant que les petits défauts ne sont pas pris en compte.
  • En orange : partiellement satisfaisants et résultat d’un compromis. Propositions PROVELO plus ou moins prises en compte. Exemples parmi d’autres : des demandes de pistes cyclables, devenue finalement des bandes cyclables, ou encore des demandes de deux larges bandes cyclables bilatérales, devenue finalement un étroit couloir cyclable unilatéral.
  • En rouge : aménagement inexistant. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir demandé. Exemples parmi d’autres : voie verte lac – Grand-Saconnex, quai Général-Guisan, boulevard St-Georges, avenue Vibert, route de St-Julien….

Au cours des années, l’association PRO VELO a ainsi inlassablement proposé des améliorations de la sécurité des cyclistes, de la plus localisée à la plus étendue.

Parmi les  « détails » ponctuels évoqués par nos demandes, notons par exemple les dangereuses gorges de rail de tram ou petites bordures à 90 degrés. « Détails » entre guillemets qui ont déjà provoqué de trop nombreuses chutes.  Et des problèmes qui se résolvent parfois, et parfois malheureusement non.

Parmi les propositions plus ambitieuses de PRO VELO, ou du moins plus étendues géographiquement, notons aussi à titre d’exemple les premières propositions de voies vertes dans les années 90, l’une heureusement réalisée – la voie verte Eaux-Vives – Annemasse -, l’autre dont on recommence à parler 30 ans après – la voie verte Genève – Versoix.

 

Giuliano Broggini

Giuliano Broggini

Membre de la Commission technique de PRO VELO Genève et concepteur des cartes

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